top of page

SABAIDEE


Nous partons de Chiang Rai de très très bon matin. A 6.15 notre chauffeur qui doit nous emmener à la frontière avec le Laos est là ! Nous roulerons presque deux heures pour arriver à Chiang Khong où nous passons le poste frontière thaï. Une fois passé, on doit prendre un bus (payant !) qui nous fait traverser le 5èmepont de l’amitié entre le Laos et la Thaïlande pour arriver au poste frontière du Laos. Pour nous les Suisses, pas besoin de visas si on reste moins de 15 jours. On ne sait pas si on leur a fait un prix sur le chocolat (ou les armes…), mais en tout cas on va pas se plaindre. La douane est donc traversée en 5 minutes et on aura payé 5 USD de frais de « week-end ». On traverse la frontière un dimanche donc il y a une taxe de 1 USD par personne. C’est affiché sur la vitre du guichet, ça semble officiel. On dit bien « ça semble » parce que la « taxe weekend » pour passer une frontière c’est quand même bizarre…De l’autre côté de la frontière, un VAN nous attend pour nous emmener au slow boat avec lequel nous allons descendre le Mékong jusqu’à Luang Prabang pendant 2 jours.


Petit aparté : Madame la photographe a un peu trop abusé du Lumix qui ne donne plus signe de vie ! Toutes les photos ont donc été prises avec un iPhone. Ce dernier a d’ailleurs des ressources insoupçonnées jusqu’ici ! On essaiera de faire réparer notre bridge sinon on cassera la tirelire pour en acheter un neuf.


Descente du Mékong


On se rend vite compte que notre slow boat n’est pas un « bateau public ». On pensait que le supplément que nous avions payé était pour les déplacements en VAN entre Chiang Rai-Huay Xai et à l’arrivée entre Luang Prabang et notre guesthouse. En fait, c’est une croisière moyenne classe que nous avons réservé et qui comprend les lunch et 3 arrêts pour des visites le long du fleuve légendaire. Résultat : sur le bateau il n’y a que nous et une autrichienne ! Un bateau super neutre :-) C’est pas pour nous déplaire et ça permettra de profiter en toute quiétude de la paisible descente du fleuve…sauf quand Mattias et Julian décident de faire du bordel pour 100 personnes mais bon ça reste épisodique.


Village Khamu


Le Laos est composé de nombreuses ethnies différentes. Notre premier stop est dans un village de l’ethnie Khamu. D’après notre guide, ce sont des animistes. Ils vénèrent un peu de tout : animaux, végétaux, etc. C’est assez bizarre d’arriver dans ce village avec un guide qui a une chemise rouge pétant, des ray-ban, une ceinture Hugo Boss, des chaussures pointues style « ritals » début des années 2000. Le mec dénote complètement dans le paysage. Mais ça passe pas trop mal, parce qu’il est également issu d’une minorité ethnique et connaît bien ces peuples. D’ailleurs, sur le ton un peu de la rigolade il nous montrera les différents aliments de cette tribu : les chiens, les grillons et tous autres sortes d’insectes.


On craignait qu’une telle visite fasse un peu voyeur. En fait grâce aux enfants on n’a pas du tout eu cette impression ! Les gens du village étaient tout aussi curieux d’approcher et de voir nos enfants blonds et frisés que nous de voir les leurs. L’expérience aura été enrichissante et le style de vie rudimentaire est un sacré bain d’humilité pour tout le monde.



Après le lunch sur le bateau, on profite de l’après-midi pour reprendre un peu d’école « classique ». L’école de la vie ne s’arrête jamais elle…mais ouiiii c’est des phrases de circonstances, mais ouiiii ça nous arrange bien !


Pakbeng


Sur les coups de 16.30, nous arrivons à Pakbeng. Petit village à mi-chemin entre Huay Xai et Luang Prabang. C’est ici que nous passerons la nuit. Après avoir déposé nos affaires à notre guesthouse, le guide nous propose de se voir une heure après pour une petite visite du village. Nous le retrouvons à l’entrée du village. Il a troqué sa chemise rouge pour son plus beau débardeur Rock'n Roll. Il nous explique que les terres du village de Pakbeng appartiennent aux Khamus mais que ces derniers ne sont pas vraiment intéressés ou habitués à travailler avec les touristes. C’est ainsi essentiellement des Laos ou des Chinois qui tiennent les restaurants, guesthouses ou magasins. Ils paient en quelques sortes des droits de superficie aux Khamus qui se sont retirés en haut du village pour faire place aux restaurants et guesthouses. Ceci depuis que Pakbeng est devenu le stop incontournable des croisières et slow boat entre Huay Xai et Luang Prabang, ce parcours ne peut être fait qu'en deux jours, il est trop dangereux de naviguer la nuit sur le Mékong. Nous visitons également le marché local sur lequel nous voyons des rats cuits au barbecue : super apetissant !


Le matin à 6.00 ce sont des barrissements énooormes qui nous réveillerons ! En effet, de l’autre côté du fleuve se trouve le Mekong Elephant Park et les éléphants viennent se baigner juste en face de notre guesthouse tous les matins. Réveil quelque peu brusque mais une fois les yeux décollés : quel magnifique spectacle ! Nadia est complétement frustrée de ne pas avoir son appareil et le zoom de l’iPhone est beaucoup trop merdique donc pas de photos des éléphants…mais quel plaisir de prendre notre petit déjeuner en face de ce spectacle.



Village Hmongs


Nous repartons de Pakbeng vers 8.00 et continuons notre descente du Mékong. Le premier stop de la journée est dans un village de l’ethnie Hmongs. C’est l’ethnie de notre guide. Le village est un poil moins rudimentaire que celui des Khamus car les maisons sont construites en pierre. Le guide est tout fier de nous expliquer qu’ici les chiens sont les gardiens des maisons et qu’on ne les mange pas…Encore une fois, nos enfants sont une attraction pour les villageois ce qui facilitent l’échange avec ces derniers. A nouveau, l’impression de voyeurisme ne nous a qu’effleuré.




Pak Ou Caves


Après le lunch, rebelote avec un peu d’école puis nous nous arrêtons au Pak Ou Caves. Il s’agit de deux caves dans lesquelles on trouve de nombreuses statues de Buddha. Sympa mais sans plus. On est content de les avoir vues sur le passage mais si on avait dû venir ici depuis Luang Prabang, on serait certainement resté sur notre faim. Surtout que c’est un peu considéré comme un must !



Luang Prabang


Le premier impact avec Luang Prabang est tout de suite positif. Le marché de nuit est une explosion de couleurs, les rues sont animées et l’architecture un savant mélange lao-colonial. Le tout est très bien entretenu…merci l’UNESCO. Luang Prabang est inscrite au patrimoine mondial depuis 1995.


Encore un petit aparté, historique cette fois : Le Laos est encore aujourd’hui le pays au monde à avoir reçu le plus de bombe par habitants. Entre 1964 et 1973, pendant 9 ans les américains ont lâché en moyenne une bombe toutes les 9 minutes sur le pays : 2,5 millions de tonnes quand même ! Ils bombardaient le Laos pour couper les voies de ravitaillement des Viet Cong. Ces bombardements n’ont jamais eu l’aval du Congrès américain, c’est pourquoi on l’appelle « la guerre secrète ». On estime que 30% des bombes lancées n'ont pas explosé et font aujourd’hui encore énormément de morts et blessés. De nos jours, avec l’aluminium des bombes, on fait des fourchettes, couteaux, bijoux, porte-clés ou tout simplement de la déco dans les restaurants !


Mont Phousi


Notre première visite à Luang Prabang est la montée du Mont Phousi. Une colline qui surplombe la ville avec à son sommet un temple : Wat That Chomsi. Pour y accéder, il faut grimper les 520 marches qui mènent au sommet. Les marches ont été comptées par Chiara…on trouve ce qu’on peut pour les faire avancer ! Sur toute l’ascension on peut voir de très belles statues de Buddha : couché, debout, en méditation, etc. Nous arrivons au sommet sans eau, sans casquettes et il fait 38 degrés ! Notre organisation légendaire. Heureusement, on peut se ravitailler en eau en haut (c’est pas une figure de style ça ??). La vue sur Luang Prabang et le Mékong est superbe. Les gens viennent d’ailleurs ici pour assister au coucher de soleil. Avant d’être frappé d’une insolation, nous redescendons pour aller manger.


Ateliers


En bas du Mont Phousi, nous traversons un pont construit en bambou. C’est un pont éphémère qui est démonté à chaque saison des pluies puis reconstruit à la fin de celle-ci. Le pont ne résisterait pas à la force de la rivière en crue. De l’autre côté du pont, nous mangeons dans un restaurant sympa avec vue sur le fleuve.


Après manger, nous nous séparons. Les garçons d’un côté, les filles de l’autre ! Les filles iront faire un atelier « bijou » et les garçons un atelier « wood carving ». Pour les hommes, il s’agit de créer deux lances-pierres à partir d’un bout de bois brut. C’est impressionnant la minutie avec laquelle l’artisan travaille. Les enfants sont « scotchés » et pourront aider l’artisan dans la création de leur lance-pierre. Julian dira que « le monsieur est un magicien ». Ils auront beaucoup apprécié l’atelier et encore plus le produit fini où leurs noms étaient gravés !


Quant aux filles, elles se lancent dans la création de bijoux. Déjà habitués à ce genre d'activité, Chiara est au paradis des perles et maman aussi d'ailleurs. Elle pourront choisir un modèle de bijoux et le fabriquer en y mettant leur imagination et création. Le créateur et propriétaire de la boutique est à leurs côtés pour faire causette tout en créant depuis une superbe petit terrasse donnant sur le Mékong.