LE CINQUIEME ELEMENT
Soyons directs et sincères, le retour c’est compliqué… même très compliqué… voir très très compliqué !!
On a donc voulu mettre sur le papier notre ressenti 3 mois après le retour à la maison. Un récit qui sent un tant soit peu d’auto-psychanalyse…
Les 4 éléments
Comme l’air, l’eau, la terre et le feu composent l’harmonie de notre planète, nous avions identifié les 4 éléments qui devaient composer l’harmonie parfaite de nos vies à la maison.
Ces 4 éléments étaient : le plaisir, prendre le temps, le partage en famille et le lâcher prise.
Contre toute attente, l’élément qui fait défaut n’est pas celui, ou ceux, auquel on s’attendait. En effet, les bienfaits du voyage sont encore bien présents en termes de lâcher prise par exemple. Le stress, la circulation, la frénésie et beaucoup d’autres choses de la vie sédentaire dans une métropole européenne ne nous touchent pas plus que ça. On arrive assez facilement à ne pas s’énerver et lâcher prise. Il en va de même pour l’aspect « slow life ». On prend notre temps, on s’interdit des agendas remplis sur 8 semaines et les mots « dépêchez-vous » sont bannis !
Enfin, le partage en famille est toujours présent avec l’organisation de nombreuses activités juste entre nous. Avec la reprise de l’école, les contraintes liées au calendrier scolaire réduisent forcément les possibilités d’organiser des activités familiales. Mais cela ne nous empêche pas d’organiser des escapades régulières le week-end et les mercredis après-midi.
Et le plaisir ? Ahhhh le plaisir. Oui, c’est l’élément qui fait défaut ! Mais pourquoi donc ? Surtout si les autres éléments sont réunis ! On a des premières réponses.
Manque d’entraînement
Vivre ensemble, ralentir et lâcher prise sont des éléments qui ne sont pas venus tout de suite et naturellement durant le voyage. Nous avons fait des efforts, travaillé et finalement appris à apprivoiser ces éléments. Aujourd’hui, nous ne les avons peut-être pas totalement assimilé et maîtrisé mais en tout cas on arrive à les utiliser à bon escient.
Ce qui n’a absolument pas été le cas du plaisir. Pendant un an, nous n’avons jamais fait un quelconque effort pour avoir du plaisir. Aucun besoin d’aller le chercher au plus profond de nous-même. Non, pendant une année, il était là présent et s’offrait à nous. Dans notre quotidien du retour, le constat est que le plaisir ne s’offre pas à nous. Nous devons aller le chercher, faire des efforts. Oui, mais on a pas été entraîné à ça ! On sait pas vraiment comment faire et on est un peu déboussolé.
Les mêmes yeux qu’avant
Pourtant le Salève est magnifique, le Lac Léman est merveilleux et les campagnes genevoises et savoyardes sont superbes. Oui, mais ça fait plus de 40 ans qu’on les a devant les yeux ! Et, malheureusement, dans nos vies nous n’avons jamais associé ces beaux endroits au plaisir. On a toujours pris pour argent comptant et considéré « normales » les beautés qui s’offraient à nos yeux. Aujourd’hui, c’est problématique parce que même si on a conscience des beautés qui nous entourent, elles ne produisent pas de plaisir en nous. Du moins pas de façon instantanée comme on a eu l’habitude de prendre le plaisir qui s’offrait à nous durant le voyage.
Carpe Diem
Les enfants vivent le retour de manière très différentes des parents. On sent bien qu’ils n’ont aucune nostalgie du voyage. Ils sont heureux et débordants d’énergie. Le constat est clair : ils vivent l’instant présent ! Phnom Penh, Sydney, Los Angeles, Archamps, Genève pour eux c’est pareil ! Ils arrivent à prendre le plaisir partout où il y en a…même à l’école ! Ils ne se posent pas de question, pas de pourquoi, pas de comment. Tout est source de plaisir : la maison, les jouets, la famille, les copains.